mercredi 18 juin 2014

La RDC souffre des exportations illégales de son café

(ACRAM, 13 juin 2014).- La République démocratique du Congo (RDC) connaît un important problème d’exportations illégales de son café, privant ainsi le pays de ressources importantes, d’autant plus que le Robusta est vendu à prime sur le marché international notamment italien. Entretien avec Kambale Kisumba Kamungele, délégué export chez Tsongo Kasereka à Kinshasa, en marge de la 3ème assemblée générale de l’ACRAM qui s’est tenue à Yaoundé, le 31 mai 2014.

Quelle est la production nationale de café en RDC ?

Actuellement, l’Office national du café (ONC)estime la production annuelle à 63 000 tonnes (t) mais ce chiffre est très contesté. Nous qui sommes dans les opérations du café, nous l’estimons à moins de 40 000 t. Et il existe une très grande différence entre les chiffres de production et d’exportation. Par exemple, pour la campagne 2012/13, nos exportations officielles ont été de 8 000 t sur une production totale estimée entre 40 000 t et 60 000 t. En réalité, tout part en Ouganda, au Rwanda, au Burundi et  en Tanzanie.

Officiellement, quel est le principal marché du café de RDC ?

Principalement l’Union européenne (UE), avec l’Italie en tête, la Suisse, la France et la Belgique.

Comment se positionnent, en terme de prix, les cafés congolais sur le marché mondial ?

Pour les Arabica, nous avons un différentiel négatif d’environ 50 cents par rapport au prix du marché de New York. Mais pour les Robusta, notamment les Robusta NM (Naturel Moyen), nous avons une prime par rapport à Londres. En réalité, nous l’avons toujours eu car ce café part directement vers le marché italien. Il existe une très forte demande au Sud de l’Italie pour les NM.

Rencontrez-vous des difficultés à avoir des cafés de qualité en volumes suffisants et en lots homogènes ?

Non, le principal problème que nous rencontrons est beaucoup plus au niveau de la gouvernance du pays, c’est-à-dire que nous n’avons pas de bonnes politiques qui encouragent le commerce du café. Ce qui explique la fraude massive au niveau des frontières est le régime fiscal de nos voisins qui est favorable. Ils ont un taux de taxe à l’exportation de l’ordre de 1% alors que notre pays est au-delà de 18%. Donc si je veux exporter du café de RDC légalement, je serai taxé à plus de 18% de la valeur de ma licence. Alors qu’un Rwandais ou un Ougandais sera taxé à 1% par son gouvernement.

Donc ce n’est pas un problème de volumes. Les volumes sont là puisque la production est estimée à 63 000 t et nous n’exportons que 8 000 t.



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